Me rappeler







    Rechercher

    Nos auteurs et comédiens parlent de l’Effet Théâtre !

    Découvrez l’interview de Adrien Minder, comédien l’Effet Théâtre. 

    Pouvez-vous nous présenter le métier de scénariste jeune public / public scolaire ?

    Le métier de comédien jeune public, comme nous le faisons à L’Effet Théâtre, sensibilise les élèves de différents âges aux problématiques sociales qui les touchent, que ce soit dans le milieu scolaire ou dans la sphère privée. Notre principal outil est le jeu, car articuler des émotions en direct face à eux est souvent plus accessible et impactant. En nous voyant jouer, ils peuvent s’identifier plus facilement et voir la problématique traitée sous plusieurs angles. En effet, les sujets tels que le harcèlement scolaire (ou le cyberharcèlement), le handicap et les rapports de genre pour ne citer qu’eux, se perçoivent plus aisément en voyant des scènes de la vie quotidienne.

    Quels sont les défis spécifiques auxquels vous êtes confrontés en jouant pour des écoliers, collégiens et lycéens ?

    Capter l’attention est le plus grand défi. Fort heureusement, les sujets que nous traitons leur parlent souvent et ils se sentent concernés. Si la pièce ne leur parle pas plus que ça, on met l’accent sur le dialogue dans les débats et on se focalise sur ce qu’ils nous donnent comme informations pour rebondir le plus possible. L’intérêt est que les élèves se sentent écoutés et sortent grandis de cet échange avec nous. Les sujets que nous abordons sont parfois brûlants, comme nous le voyons actuellement avec le harcèlement scolaire en France.

    A ce propos, les thématiques abordées dans les spectacles de l’Effet Théâtre sont souvent sensibles (handicap, discriminations, égalité fille/garçon...) : quelle place occupe l’humour dans les spectacles que vous interprétez ?

    L’humour est un merveilleux outil pour transmettre des messages. C’est une soupape de décompression pour souffler et mieux comprendre une situation. Il faut bien sûr jauger au mieux le public et la thématique traitée, mais on sent vite, en tant qu’interprète, l’ambiance d’une salle. L’idée n’est pas d’en mettre partout, ce n‘est pas le propos. Mais rire franchement et ponctuellement permet un recul et apporte une meilleure compréhension d’une situation problématique.

    Vous intervenez également sur les thématiques du harcèlement et de l’homophobie à l’école. Il n’est pas toujours évident de faire passer ces sujets de la sphère intime à la sphère collective et sociétale. Quels leviers utilisez-vous pour favoriser la libération de la parole autour de ces sujets ?

    Le plus simplement possible. Le harcèlement et l’homophobie sont des faits et il faut pouvoir en parler. Souvent on commence par l’étymologie du mot et le cadre juridique. Les chiffres des cas de harcèlement et des actes homophobes sont aussi une bonne entrée en matière. Très vite, les éléments des débats viennent des élèves eux- mêmes, qui sont touchés de près ou de loin par ces thématiques. Si on sent une gêne ou une réticence à verbaliser les choses, nous pouvons parler de nos expériences personnelles pour nous impliquer plus équitablement dans la discussion. 

    Nous mettons aussi en place du mieux possible une parité femme-homme pour inciter tout le monde à participer. Plus on avance dans la discussion, plus des exemples personnels peuvent apparaître et c’est là que sphère sociétale rencontre la sphère intime.

    Les animations et spectacles de l’Effet Théâtre incluent toujours une partie interactive avec le public. En quoi cela consiste-t-il ?

    Pour apporter un complément pédagogique, nous avons recours à des dialogues / débats pour écouter les avis et les ressentis des élèves. Notre position ne cherche pas à être descendante, mais tend plutôt vers une objectivité avec des articles de lois, de l’histoire et de la reformulation pour donner un cadre de réflexion. Nous avons évidemment nos propres biais en tant que comédiens (ou simplement en tant qu’êtres humains) mais nous essayons de rester le plus neutre possible durant les interactifs.

    Enfin, la reprise en improvisation est un outil que nous utilisons également, où les élèves dirigent les comédiens-comédiennes pour améliorer une des scènes auxquelles ils ont assisté. Cela leur permet de mettre en pratique ce qu’ils ont vu sur scène en y intégrant les conseils et les réflexions discutés pendant les débats.

    Quel impact pensez-vous avoir grâce à vos spectacles ? Avez-vous une histoire ou un témoignage qui vous ont particulièrement touché ?

    Ce qui est certain, et pour le moins satisfaisant, c’est que l’impact se voit directement lors nos interventions de par la nature de la prestation. Les élèves se sentent écoutés et donc valorisés. Nous sommes allés dernièrement en Vendée pour sensibiliser les élèves sur le cyberharcèlement. Durant les temps interactifs, plusieurs élèves ont pris la parole pour nous parler des faits dont ils étaient victimes. Il faut bien être conscient que partager ces évènements devant tous leurs camarades et leurs professeurs demande un certain courage, d’autant plus quand il s’agit de thèmes tabous comme la sexualité. Une des élèves, âgée de 9 ans lors des faits, nous a avoué les larmes aux yeux qu’elle s’était faite cyberharcelée par un homme sur les réseaux sociaux, incluant des photos à caractère sexuel et des demandes du même genre (cyberharcèlement et pédocriminalité). Elle n’en avait jamais parlé à personne, ni à ses parents, ni à ses amis ou à ses professeurs. Notre premier réflexe avec ma partenaire a été de l’applaudir et de la féliciter d’avoir pu en parler librement. Suite à quoi, nous avons discuté de la démarche à engager.

    Pour finir, comment percevez-vous l’évolution du théâtre jeune public au fil des ans ? Quels changements avez-vous observés dans la réception et l’engagement des jeunes spectacteurs ?

    Je fais du théâtre jeune public depuis un an et demi, j’ai donc peu de recul encore sur cette question. Ce que je peux dire, c’est que si le texte correspond à leurs attentes, qu’il parle d’eux, ils vont être attentifs. Le temps d’attention peut varier selon l’heure de la prestation (8h du matin pour parler de harcèlement par exemple demande plus d’effort de concentration), l’âge des spectateurs et le choix du sujet, mais même si certains élèves perdent le fil, d’autres sont totalement avec nous.

    CTA - Effet Théâtre

    Cette prestation vous intéresse ?

    Toute notre équipe se mobilise et est à votre écoute pour vous conseiller et vous accompagner dans la mise en place de cette prestation.
    Envoi

    Nos autres spectacles

    06-10 ans - ÉCOLE

    10-12 ANS – ÉCOLE

    10-15 ANS – COLLÈGE

    15-20 ANS – LYCÉE